Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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58/6 Des homélies partagées

Pour des homélies partagées – témoignage

Un simple témoignage sur quelques essais d’« homélie partagée », le dimanche, m’a été demandé. Il n’est pas aisé de témoigner par écrit et il ne s’agit pas de généraliser une approche de ce genre, qui ne propose pas de recettes faciles. Cependant, s’il est vrai que nous sommes aujourd’hui dans un univers où circulent d’innombrables paroles, n’y a-t-il pas aussi un appel à ce que la Parole de Dieu se fraye son chemin dans la communauté dominicale ? Ceci invite à avoir de l’audace pour chercher de nouveaux chemins, en prenant des risques réfléchis, par exemple pour les pages d’Évangile les plus familières à beaucoup.

Proposons trois moments dans ce témoignage : décrire brièvement le cadre assez favorable ; donner une série d’exemples vécus ; proposer quelques réflexions finales.

Une église publique de religieux, à Charleroi – Ville Basse
À côté du Collège du Sacré-Cœur, la chapelle publique du Sacré-Cœur peut contenir une bonne centaine de personnes : disposition des chaises en demi-cercle, bonne visibilité, lieu plutôt accueillant et fleuri. Tout près, une salle est à la disposition des enfants, pris en charge pendant les lectures et l’homélie. Et un conseil local de pastorale (dix membres élus) apporte son aide précieuse pour donner avis et propositions. Chaque dimanche, la messe est célébrée à 8 h. et une seconde Eucharistie, plus familiale, à 10.30 h.
Comment « animer » en vérité une Eucharistie régulière ? Certes, les efforts des célébrants sont multiples. Si l’on est sensible à la nécessité primordiale d’une Église attentive au monde actuel, à ses soifs et à ses peurs (Monique Hébrard), comment trouver un langage adapté si le célébrant seul a la parole ? Aujourd’hui se fait jour un désir, plus ou moins vif, de pouvoir intervenir, d’apporter sa part, d’entrer dans un réel dialogue. Faut-il oser se lancer sur un chemin d’« homélie partagée » ? Comment vivre celle-ci ?
Or, après plusieurs essais, ce fut une heureuse surprise de faire l’expérience que cette assemblée du dimanche se montrait disposée et prête à réagir. Un micro sans fil, acquis pour l’occasion, passe de main en main : un petit geste et dix, douze, quinze apports trouvent leur juste place, invitant à réfléchir sur tel aspect ou proposant tel lien avec la vie courante. Le rôle du prêtre devient davantage celui d’un « animateur », qui donne la parole à celles et ceux qui la souhaitent : son premier souci sera de relier les interventions et de mettre des liens avec la Parole d’Évangile. Ces essais ont permis un accroissement de la communion, qui s’étend avant et après la Messe ! En outre, à la veillée de Noël, une crèche vivante souhaitée par une quinzaine d’enfants a été réalisée : une catéchiste lisait un conte choisi « Les sabots de Noël », mimé par ces enfants habillés en personnages et intervenant eux aussi. Le GLORIA et l’Évangile de Noël se sont alors enchainés.

Des exemples vécus, au rythme souple (environ mensuel)
Les préalables de départ sont assez simples à présenter en peu de mots :
** prévenir le dimanche précédent : il y aura « homélie partagée » sur tel Évangile,
afin de stimuler une certaine préparation, ce que quelques-uns faisaient déjà.
** en passant de la première lecture à l’Évangile du jour, rappeler le partage proposé,
puis après lecture lente et soignée, poser l’une ou l’autre question claire.
** parfois, redire les liens entre AT et NT, en resituant brièvement les contextes ;
une formation dans le domaine biblique sera bien entendu un bon atout (*).

Voici des exemples vécus, avec des interventions d’abord quelque peu timides, puis plus simples, car la confiance entre nous grandissait petit à petit !
-  Le dimanche du Corps et du Sang du Christ (juin 2014) : comment exprimer le sens profond de l’Eucharistie du Seigneur ? Comment la vivons-nous ici ?
-  Le dimanche de la Croix glorieuse (septembre) : comment nous situer en face de la Croix du Christ ? En quel sens parler de « Croix glorieuse » ?
-  Sur telle parabole de Matthieu (octobre), quelle est sa « pointe », c’est-à-dire ce point où la parabole nous pique au vif ? Avec quelles conséquences pour nos vies ?
-  Le dimanche des défunts (novembre), prendre le temps de nommer nos défunts récents et d’en parler en peu de mots, afin de mieux prier ensemble pour eux tous.
-  En avent 2014, que dire de la forte figure de Jean-Baptiste ? Que signifie « préparer les chemins du Seigneur » et comment faire aujourd’hui ?
-  L’appel des premiers compagnons (janvier 2015) : comment réagissons-nous ? Est-ce que le Christ appelle à de la « radicalité » pour le suivre ?
-  La guérison du lépreux (février) : comment Jésus ose-t-il toucher l’intouchable ? Et quelles sont les lèpres dans ce monde, et les nôtres ?

Réflexions conclusives (provisoires), dans une recherche qui continue
La visée poursuivie est de rendre les personnes présentes participatives et plus actives, avec cette possibilité offerte de faire écho, de réagir par telle remarque, d’apporter sa propre pierre. Et les intentions de prière universelle s’en trouvent vivifiées, avec le retour des enfants qui ont aussi leur intention, en plus des dessins qu’ils montrent à l’assemblée.
Pour le moment, il ne semble pas qu’un partage en petits groupes convienne : toute la célébration est à dérouler en une heure, avec des temps de silence. Or à 80 ou 100 personnes, la lourdeur de la mise en commun reste une vraie difficulté – ce qui n’est pas le cas dans un partage biblique. Ceux et celles qui le souhaitent demandent le micro : devant tous, ils se lèvent, mais restent à leur place. Bien entendu, ceci suppose une confiance grandissante entre tous ; les personnes présentes en sont heureuses et les interventions savent aller à l’essentiel, dans un langage spontanément concret et souvent priant. Car il faut éviter tout ce qui serait de l’ordre du débat (ce n’est ni le lieu, ni le moment), même si on peut bien sûr poser des questions. N’y a-t-il pas actuellement plusieurs laïcs formés dans le domaine biblique ? Et l’intérêt reste grand de donner la parole à de simples croyants, allant au cœur de l’Évangile !
Le défi de base demeure celui de former une communauté vivante et écoutante, où la confiance mutuelle est donnée et reçue. Il n’y a pas ici une solution de facilité (la préparation reste intense) et il reste délicat d’arriver à un minimum de synthèse (ce n’est jamais gagné d’avance). Un bref récit ou parabole de vie peut servir de finale, avant un moment de silence sur fond musical : chacun/e peut se demander ce qu’il/elle retient de cette homélie partagée.
Cette présentation semblera enthousiaste ; mais l’expérience tentée vaut vraiment la peine, pour nous entraider à vivre ensemble « la Joie de l’Évangile » (Pape François).

Pierre Mourlon Beernaert (B 6000 - Charleroi).

(*) Voir mon livre récent qui entend mettre en valeur les années liturgiques A-B-C :
Les quatre Évangiles – Coll. Que penser de… ? n°81, Éd. Fidélité, Namur-Paris (128 pp.)


Sur le même sujet : Homélie Liturgie

Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.