Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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59/2 La traduction liturgique de la Bible et les nouveaux lectionnaires 2/6 ("Parole" et "Sacrement")

La Traduction liturgique de la Bible (2013) et les Nouveaux lectionnaires

2. « Parole » et « Sacrement »

1) Les retrouvailles Protestants-Catholiques
La querelle entre protestants et catholiques a duré quatre siècles. Luther et les réformateurs reprochaient à l’Église catholique des pratiques qui avaient pris trop d’importance comme la vénération des reliques, les indulgences, les processions, les pèlerinages et de nombreux rites hérités du Moyen Âge. Ils opposaient à ces pratiques la « justification » ou le « salut » par la foi. Pour Luther, la « foi » et elle seule suffit ; elle s’oppose aux « bonnes œuvres » dans lesquelles le croyant risque de mettre sa confiance. En effet, le salut de Dieu est un don gratuit à accueillir dans la foi (Rm. 3). Avec le concile de Trente, l’Église catholique entame sa propre « réforme » : enseignement biblique, catéchisme pour les fidèles, fondation de séminaires pour former les prêtres, renouveau de la prédication et « missions » dans les paroisses, etc. Pendant longtemps, les deux groupes ont cherché à affirmer leur identité propre en opposition avec celle de l’autre groupe. Le protestant apparaissait comme l’homme de la « Parole de Dieu » et le catholique comme l’homme des « Sacrements ».
Heureusement au 20e siècle un rapprochement s’est opéré grâce au mouvement œcuménique. On a commencé à reconnaître que « Parole » et « Sacrement » sont complémentaires et non opposés. En 1999, l’Église catholique et la Fédération luthérienne mondiale signaient une « Déclaration commune sur la justification [salut] par la foi » (Cerf, 1999), une foi animée par une charité active.

2) La Parole de Dieu dans la liturgie de la messe et des sacrements
L’intérêt pour la Parole de Dieu a permis de rééquilibrer la perspective catholique. On connaît les documents de Vatican II sur la révélation (« Dei Verbum ») et la liturgie, ainsi que la PGMR, sorte d’introduction au missel. Celle-ci fait preuve d’un bel équilibre. On ne se contente pas d’y parler de « lectures bibliques », mais bien d’une « liturgie » ou d’une célébration de la Parole, proclamée et rendue sonore au sein de l’assemblée réunie : « La messe comporte comme deux parties : la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique ; mais elles sont si étroitement liées qu’elles forment un seul acte de culte. En effet, la messe dresse la table aussi bien de la parole de Dieu que du corps du Christ, où les fidèles sont instruits et restaurés » (PGMR 28). De même les miracles de Jésus et sa prédication ne sont qu’un unique événement de salut. La Parole de Dieu est habitée par la présence du Christ (SC 7). Elle éveille la foi des fidèles. Plus qu’un simple enseignement, plus qu’une introduction au rite eucharistique, elle est elle-même de nature « sacramentelle », donc source de salut pour les croyants.
Héritée de la liturgie de la Synagogue, la liturgie de la Parole a trouvé sa place dans l’eucharistie chrétienne. La partie eucharistique, au sens fort du mot, nous vient du repas pascal, célébré par Jésus la veille de sa Passion. Le Christ fait le don de sa vie ; chacun de nous peut communier à sa mort et sa résurrection, comme dans la liturgie du baptême (Rm 6). Nous sommes même invités à confesser sa venue en gloire lors de la Parousie et à l’attendre en serviteurs (« Viens, Seigneur Jésus ! »), comme le serviteur qui veille pour le retour du maître. Désormais, chaque sacrement est enrichi de nombreuses lectures bibliques au choix, depuis le baptême jusqu’à l’onction des malades.

3) La Bible est née de la Liturgie
La Bible est dans la Liturgie « comme un poisson dans l’eau » ! Elle y est chez elle. Bible et Liturgie sont faites l’une pour l’autre. Elles ont une source commune : Dieu qui se révèle à travers sa Parole et les événements du salut. Les biblistes aiment souligner les liens étroits entre « Bible » et « Liturgie » ou entre « Parole de Dieu » et « Sacrement ».
Ils rappellent le rôle fondamental qu’a joué le culte juif pour l’élaboration et la promotion des écrits bibliques de l’Ancien Testament. Bien des événements de l’histoire du salut auraient été oubliés s’ils n’avaient été proclamés dans les assemblées liturgiques, ainsi la sortie d’Égypte ou la fin de l’Exil à Babylone. Ces textes sont devenus un élément essentiel du dialogue de Dieu avec son peuple. Par le chant des psaumes et les prières, les fidèles rendent grâce à Dieu pour le salut. La liturgie rassemble les croyants dans une même foi ; elle est fondatrice de la communauté de l’Alliance (Cfr Ph. Béguerie, « La Bible née de la liturgie », dans La Maison-Dieu 126, 1976, p. 7-23).

4) La Liturgie est née de la Bible
La Liturgie coule de la Bible « comme de sa source » ! En réalité, elles ont une même source. La liturgie est pétrie des textes de la Parole de Dieu. Les chrétiens sont convoqués pour entendre la Parole et lui répondre, pour rappeler les bienfaits de Dieu et les accueillir dans les sacrements. L’Écriture est la matrice des textes liturgiques. Au cours de l’eucharistie, l’Église fait entendre les paroles de la dernière Cène. De même la formule du baptême est inspirée de la parole de Jésus : « Allez…faites des disciples…baptisez-les au nom du Père… » (Mt 28, 19-20). Les hymnes, la prière eucharistique, les oraisons, toutes sont pétries de langage et de foi biblique. La liturgie chrétienne jaillit donc de la Bible ou de la Parole de Dieu, c’est-à-dire de la rencontre avec Dieu.

5) Les disciples d’Emmaüs, image de l’Église assemblée.
Dans la rencontre d’Emmaüs (Lc 24), Jésus est le personnage central. C’est lui qui adresse sa Parole aux disciples découragés et leur « ouvre les Écritures » (Lc 24, 27) pour faire naître la foi. Mais leurs yeux restent fermés, « empêchés de le reconnaître » alors qu’il marche à leurs côtés (Lc 24, 16). La rencontre se poursuit dans le repas du pain partagé, signe de l’eucharistie. Au terme de celui-ci, « leurs yeux s’ouvrirent », ils le reconnurent à la fraction du pain : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant lorsqu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Écritures » (Lc 24, 22).
Le Christ est le personnage central de nos assemblées liturgiques. Il éveille notre foi en Dieu par le dialogue des Écritures et réchauffe notre cœur dans le repas partagé. Comme les disciples d’Emmaüs, nous pourrons reprendre la route pour être les témoins du Ressuscité.
La « Parole » et le « Sacrement » trouvent leur unité dans le Christ, le Verbe (Jn 1, 1) ou la Parole de Dieu en personne. Le Christ est aussi le « sacrement » de Dieu par excellence, Dieu présent parmi nous. Il est le « pain vivant descendu du ciel ». Et l’Église, nourrie du « corps eucharistique » du Christ, n’est-elle pas le « corps vivant » dont le Christ est la tête ? Ils sont indissociables l’un de l’autre.

Le Christ est le Berger qui conduit ses agneaux
vers le Père céleste (Ps. 22).

André Haquin


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Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.