Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
slide 1
Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche !

La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
slide 2
Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche !

Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
slide 3
Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche !

L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
slide 3
Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche !

La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
slide 3

59/1 Présentation de la bulle d’indiction du Jubilé de la Miséricorde

L’ « Année de la miséricorde » (2015-2016) sera ouverte par le Pape François

Une proposition profondément évangélique

Une « Année de la miséricorde » pour « changer de vie », voilà le programme que François propose aux chrétiens au cours de la prochaine année déclarée Année Sainte. La bulle de l’Indiction de ce Jubilé extraordinaire, présentée à Rome le 11 avril dernier est un texte de douze pages qui comporte 25 paragraphes (1) . L’initiative du pape a surpris, mais elle est dans le droit fil de l’Exhortation Apostolique « La joie de l’Évangile » consacrée à la nouvelle évangélisation, tâche de toute l’Église et de tous les baptisés (2) . Et ce n’est pas seulement au plan spirituel et sacramentel que l’Année de la miséricorde se situe, mais également au plan relationnel et social.

Le vocabulaire de la « miséricorde » est profondément biblique. Dieu n’est pas seulement « amour » (agapè) ; il est aussi « riche en miséricorde » (Eph. 2, 4 : dives in misericordia). Bref, l’amour de Dieu se module en une infinité de nuances ou de coloris : miséricorde (3) , tendresse, compassion, pitié (Kyrie eleison), fidélité, pardon (Cfr X.-L. Dufour, Vocabulaire de théologie biblique, art. « Miséricorde »).

Le Nouveau Testament invite les disciples à la miséricorde : « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7) et « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36). Il s’agit d’abord de contempler la bonté infatigable de Dieu dont Jésus est l’image, pour devenir « signe efficace de l’agir du Père » (n° 3). De là, nous entendrons l’invitation de Paul « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » : la conversion consiste à ouvrir la porte et à laisser entrer Dieu dans notre vie (notamment par le sacrement du pardon). Ensuite, les « réconciliés » pourront devenir « réconciliateurs » ou serviteurs de la réconciliation, en invitant leurs frères et sœurs à marcher sur le chemin de l’Évangile.

Le calendrier de l’Année sainte

Le 8 décembre 2015 (Immaculée Conception), choisi pour commémorer le 50e anniversaire de la clôture de Vatican II, sera le jour de l’inauguration de l’Année du jubilé. François ouvrira la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, et invitera à une démarche de pèlerinage et de conversion : entrer par la porte de la miséricorde qui s’ouvre devant nous. Le 13 décembre, les autres églises de Rome en feront autant. De même toutes les cathédrales du monde sont invitées à ouvrir une porte sainte ce dimanche.

Au cours du carême 2016, le pape annonce qu’il enverra dans les divers pays des « Missionnaires de la miséricorde » (n° 18) qui seront les « prédicateurs convaincants » de l’amour bienveillant de Dieu et célèbreront le sacrement du pardon (même pour les péchés réservés au Saint-Siège). Le pape suggère que dans les paroisses, on organise « 24 heures pour le Seigneur » du vendredi au samedi qui précède le 4e dimanche de Carême (6 mars 2016). Enfin, la fermeture de la Porte sainte, à l’occasion de la clôture de l’Année de la miséricorde, est fixée au 20 novembre 2016, jour de la fête du Christ-Roi.

La révélation biblique de l’amour de Dieu

Le « baume de la miséricorde » divine (n° 5) apparaît à bien des pages de l’Ancien Testament, notamment dans les psaumes 26, 102, 135, 145, 146 (n° 6-7). Le Nouveau Testament lui fait une place privilégiée non seulement dans le dévoilement de l’action de Dieu, le Père des miséricordes, mais dans les faits et gestes du Fils de Dieu incarné (n° 8-9) : par l’attention aux exclus, aux malades et aux souffrants, dans la multiplication des pains, les paraboles de la miséricorde (Lc 15 et Mt 18) ainsi que dans les béatitudes.

La miséricorde est le « pilier qui soutient la vie de l’Église ». La « joyeuse annonce du pardon » (n° 10) est au cœur de l’évangélisation. Or, la miséricorde ne semble guère préoccuper nos contemporains, conscients de leur pouvoir scientifique et technique et soucieux de leur agir efficace (n° 11). L’actualité du sacrement du pardon n’en est que plus grande, encore faut-il la redécouvrir… !

Un double terrain pour la miséricorde

La miséricorde doit s’exercer envers tous ceux qui vivent des « situations de précarité et de souffrance dramatique » (n° 15), au plan économique, politique et social. L’Église est appelée à « soigner ces blessures » et à s’adonner aux « œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles » en allant aux « périphéries existentielles » (n° 15), dans la ligne de Mt 25 qui évoque le Jugement dernier.

L’autre terrain où peuvent s’exercer la miséricorde et le pardon concerne les « organisations criminelles » telles entre autres la mafia et la « corruption » avec tous ceux qui s’y adonnent, soit comme acteurs soit comme complices. (n°19).

Justice et miséricorde

La justice s’impose à tous comme le souligne la bible. Mais la miséricorde peut aller au-delà (n° 20-22). Dieu lui-même ne tient-il pas la miséricorde en réserve, car l’amour dépasse la stricte justice : « Si Dieu s’arrêtait à la justice, il cesserait d’être Dieu » (n° 21).

Il arrive d’ailleurs que la justice humaine devienne légaliste (n° 20). « Je veux la miséricorde et non les sacrifices » (Mt 9, 13). La miséricorde divine, n’est-ce pas le pardon et l’ « indulgence » (« Que Dieu tout puissant vous fasse miséricorde… ») dont Dieu nous gratifie ? Justice et miséricorde ne s’opposent donc pas, mais se complètent.

Pourquoi une Année sainte ?

Elle est une offre à tous « pour vivre dans la vie de chaque jour la miséricorde que le Père répand sur nous depuis toujours » (n° 25) « en contemplant le visage du Christ » (n° 25).

Marie, la « Mère de la Miséricorde » était au pied de la croix, communiant aux souffrances de son Fils et partageant le bonheur du salut offert au monde. Elle fut aussi témoin du pardon accordé par Jésus à ses bourreaux, montrant jusqu’où peut aller l’amour miséricordieux de Dieu lui-même (n° 24).

André HAQUIN

(1) On peut télécharger gratuitement ce document sur internet (cliquer « Google » ou le site « Saint-Siège »).
Un seul éditeur francophone l’a publié sous le titre : Pape François, Le visage de la miséricorde. Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la miséricorde. ‘Misericordiae vultus’ 11 avril 2015, Paris, éd. Téqui.
(2)Les deux passages de l’Exhortation cités dans la bulle sont les n° 2 et 24.
(3)La béatitude de Mt 5, 7 est en général traduite par « Heureux les miséricordieux » (TOB, Osty, Jérusalem, Maredsous). De même pour Lc 6, 36 « Soyez miséricordieux… », sauf dans Jérusalem (2001) qui a préféré « compatissants ».


Sur le même sujet : Pape

Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.